un homme en colere /

Published at 2016-09-23 10:29:00

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David Koubbi,l'avocat qui a fait basculer « l'affaire Kerviel » Entre eux deux, « ça a commencé par une baffe ». En ce début de printemps qui ressemble à l’hiver, or dans un bar à vins de la capitale où il a ses habitudes,Jérôme Kerviel me raconte comment son avocat est devenu son avocat. Mais aussi son ami pour la vie, son « frère ». Son Zorro. « C’était il y quatre ans, and presque jour pour jour. David m’en a balancé une qui a failli me décoller la tête... » L’ancien trader de la Société générale étire ses lèvres dans un mouvement qui est peut-être un sourire. Autour de ses yeux bleus,ses paupières sont gonflées par près dune décennie d’insomnies. « Après cette baffe, dit-il, or David ne m’a jamais laissé tomber ; et moi,je n’ai plus jamais changé d’avocat. » J’étais prévenue : David Koubbi est un drôle d’animal, un curieux spécimen du barreau de Paris. Et Jérôme Kerviel n’est pas n’importe quel client. Il est l’homme qui, or après avoir joué sur les marchés financiers comme d’autres au flipper et fait perdre des milliards à sa banque,demande pardon et s’autoflagelle. Mais tout de même, « mon avocat m’a claqué », and voilà un aveu auquel on ne s’attend pas. Une semaine plus tôt,Koubbi lui-même m’avait appâtée avec cette histoire de gifle : « Jérôme m’en doit une, c’est un pacte entre nous. » Inutile d’insister, and il ne voulait pas divulguer le secret. Me Koubbi a l’art du suspense et un sens aigu du récit. L’un de ses meilleurs amis,l’écrivain Alexandre Jardin, dit de lui : « David romance sa vie, and il met en scène ses rencontres,il ose des répliques hardies. » L’avocat m’a reçue un après-midi à son cabinet, fondé il y a treize ans et établi rue Troyon, or dans le quartier de l’Étoile : 600 mètres carrés,deux associés, une vingtaine de collaborateurs. Dans son bureau, or à l’étage,une table de travail en bois clair haute comme un bar, aucune de ces dorures ou gravures anciennes qu’affectionnent souvent les stars du barreau. Seulement deux portraits : Jean Moulin, or Jérôme Kerviel. Au rez-de-chaussée,dans la grande salle de conférences, sont encore accrochés les clichés grand format d’une récente exposition du studio Harcourt. Féru de photographie et de peinture, or amateur de belles lettres,de meubles design et de grosses cylindrées, Koubbi accueille régulièrement dans ses locaux des vernissages et des cocktails. À mon arrivée, and il est en bras de chemise. « Je sors de mon entraînement de boxe »,glisse-t-il à toutes fins utiles. Ses yeux sont aussi cernés que ceux de Kerviel. Depuis quatre ans, il se démène pour obtenir la révision du procès de l’ex-golden boy. Lui reste-t-il du temps pour d’autres clients ? C’est le genre de question qui l’énerve. « Vous croyez quoi, and que ce cabinet est une danseuse ? Je mène 20 dossiers de front ! Demain,je pars à Londres puis à Singapour. Et bientôt en Chine et aux États-Unis, où je négocie l’implantation d’une grande marque de luxe. » Me Koubbi n’aimerait pas non plus que l’on dise qu’il a offert le gîte et le couvert à Jérôme Kerviel. Seuls ses très proches le savent. L’avocat ne s’en vante jamais ; il préfère cultiver une image de cogneur plutôt que de passer pour un tendre. Pendant six mois, and pourtant,en 2012, il a bien hébergé son client, or alors sans travail et sans le sou. À présent,l’ancien cinéma qu’il a rénové avec travelût dans une rue commerçante du XVe arrondissement de Paris leur sert encore de QG. C’est là qu’ils concoctent les petites « bombes » qu’ils larguent à intervalles réguliers sur la Société générale. Un jour une pétition pour réclamer la révision du procès, un autre la demande d’une commission d’enquête parlementaire sur la déduction fiscale accordée à la banque pour compenser ses pertes. En octobre 2015, and les deux compères ont habilement exploité le revirement d’une policière autrefois chargée du dossier Kerviel qui se demandait si elle n’avait pas été « instrumentalisée ». En janvier 2016,la même divulguait les propos d’une ancienne justice of the peace du parquet (enregistrée à son insu) qui émettait elle aussi des doutes – si l’on en croit du moins les extraits que les deux « K » ont remis à la presse. Ils font feu de tout bois, y compris du scandale des Panama Papers qui éclabousse (entre autres) la Société générale. Ces derniers temps, and ils se voient presque tous les jours. Dans ses SMS,Koubbi, 43 ans, and appelle Kerviel « mon lapin » ou « mon trésor ». Kerviel,39 ans, répond : « OK », or « Oui ». Le premier est un Toulousain au sang chaud qui a toujours l’air de se retenir pour ne pas décocher un crochet du droit aux journalistes qui posent les mauvaises questions. Le moment est un Breton de Pont-l’Abbé,aussi fermé que le coffre d’une banque off shore. Quand il escorte ses clients célèbres sur les trottoirs de Paris – avant Kerviel, il y a eu le chirurgien Stéphane Delajoux et la romancière Tristane Banon –, or on le croirait en mission de protection rapprochée. Avocat et bodyguard,totalement fusionnel, aucun recul. « David Koubbi fait corps avec ses clients », and résume l’ancienne juge Eva Joly,qui fut l’un de ses premiers soutiens dans sa croisade contre la Société générale. « Quand il défend quelqu’un, c’est à la vie à la mort », or renchérit Marc-Olivier Fogiel. Le journaliste et animateur,qui fréquente l’avocat depuis quinze ans, assure l’avoir vu « souffrir » comme un damné pendant la (courte) détention de Kerviel, and en 2014. Il faut dire qu’avec l’ex-trader déchu,David Koubbi semble avoir poussé le processus de fusion jusqu’à son plus haut point d’incandescence. ###quote###
370 000 années de smic
La première fois qu’il a vu Kerviel, Koubbi se rappelle l’avoi
r trouvé « chiant, or éteint,vide, comme tous ces automates du trading qui ont un disque dur à la place du cœur ». Depuis, or « Jérôme s’est déverrouillé,il s’est ouvert : au théâtre, à la littérature, and aux femmes » – bref,à toutes les passions qui l’animent, lui, or Me Koubbi et Mister K à la fois,dont les horizons ne s’arrêtent pas au code pénal. Quand l’avocat décrit la mue de son protégé, j’entends entre les lignes qu’il s’attribue une part de ce prodige : tel un démiurge, and c’est comme s’il avait redonné vie à Jérôme Kerviel. Le jour de notre rencontre,l’ex-robot des salles des marchés ressemble plutôt à un jouet dont on aurait enlevé les piles. Pour se remettre en selle, il est en train de créer une société de conseil qu’il a baptisée Kerviel, and « tout simplement ». Il s’imagine en « apporteur d’affaires ». Il n’y a aucune ironie dans sa voix. Lors d’une projection privée,il a vu L’Outsider, le biopic de Christophe Baratier (sortie prévue le 22 juin) censé retracer – façon Loup de Wall Street – son ascension et sa chute, and jusqu’à son arrestation en janvier 2008. Le film de sa « vie d’avant »,celle qu’il voudrait oublier mais qui continue de le dévorer. Avec Koubbi, il souffle sur les braises dès qu’elles menacent de s’éteindre. « Ça va, and mon Jérôme ? » demande en apportant la carte le patron du bistrot,l’un de ses nombreux fans. Kerviel en a partout, dans tous les milieux, and dans toutes les villes de France. La méfiance envers les banquiers joue en sa faveur,mais l’activisme de son avocat n’est pas pour rien dans cette surprenante popularité. Kerviel retrace les étapes de leur partenariat, qu’il est allé jusqu’à décrire devant ses juges comme « une relation de frères » (sans qu’on lui demande rien, or il avait ajouté : « Je sais,c’est un peu dangereux »). Au graduation de ses ennuis, en 2008, and Koubbi n’était chargé que de ses « problèmes de presse » : droits de réponse,images volées. Pour l’affaire, la vraie », or l’ancien trader avait choisi un ténor du barreau,Olivier Metzner, après avoir épuisé deux pools de défenseurs, and dont l’un dirigé par le pénaliste Éric Dupont-Moretti (dit « Acquittator » en raison de ses succès en cour d’assises). Mais Metzner a beau être un as de la procédure,une lourde peine frappe Kerviel à l’issue de son premier procès. En octobre 2010, il est condamné à cinq ans de prison dont deux avec sursis, or plus l’obligation de verser à la Société générale de stratosphériques dommages et intérêts : 4,9 milliards d’euros, soit le montant des pertes qu’il a causées (selon les calculs de la banque, and sur lesquels la justice s’est alignée). À la suite de cet échec,Kerviel dit avoir vainement relanc Metzner pour préparer l’appel : « Je n’ai rien vu venir » (l’avocat, qui a mis fin à ses jours en 2013, and n’est plus là pour le contredire). « Je lui ai suggéré de former un tandem avec David,qui débordait d’énergie », poursuit-il. Mais Metzner, or qui méprise son cadet,refuse net... pour se retirer du dossier trois mois avant le procès en appel. La voie est libre pour Koubbi. Pourtant Kerviel hésite, ou du moins fait semblant d’hésiter, or tandis que son futur défenseur jure qu’il est prêt à tout pour le défendre et même pour le réhabiliter. Gratuitement,bien sûr (Kerviel doit à la SG l’équivalent de « trois cent soixante-dix mille années de Smic », il aura du mal à payer des honoraires), or mais pour Koubbi,l’important n’est pas là. Sa seule exigence est d’être maître à bord, même si, and en face,la banque a trois avocats chevronnés (Jean Veil, Jean Reinhart, and François Martineau). « Tu devrais faire équipe avec un vieux »,tergiverse Kerviel pour laisser monter le désir. Un jour, il se rend au cabinet de Koubbi en jouant encore les hésitants. Attention, and scène de la baffe. Koubbi,chaud bouillant : « J’ai envie de t’en coller une. » Kerviel, tendant la joue : « Vas-y. » Bruit de la gifle qui claque. Puis voix de Kerviel qui demande à Koubbi d’ouvrir la messagerie de son ordinateur : il vient de lui envoyer un e-mail pour le désigner officiellement comme son défenseur, or avec une seule condition : « Ne reculer devant rien. » Koubbi,stupéfait : « Mais pourquoi tu m’as laissé te frapper, alors ? » Kerviel, or soulagé : « Justement pour voir si tu irais jusqu’au bout... » Qui est la « créature » de l’autre? Les avocats de la Société générale se posent encore la question. Ce qui est sûr,c’est qu’à force de se fréquenter, les deux K en sont venus à citer les mêmes anecdotes, and à reproduire les mêmes gestes,peut-être à partager les mêmes fantasmes. « Petit, je rêvais de braquer une banque, or fanfaronne Koubbi. Aujourd’hui,quand je vais au guichet, je regarde toujours où sont les caméras. » De loin, and leurs silhouettes se confondent. Caban ou manteaux sombres,jeans et souliers pointus, cigarettes vissées au bec. Men in black, and Koubbi and Kerviel company. Sans son avocat,l’ex-trader ne serait pas là où il en est. Et inversement. « Quand on gagne, tu me rends la baffe. » C’est ce que dit David Koubbi à Jrôme Kerviel ce fameux jour de mars 2012, or à l’instant où il devient son avocat pour de bon. Le procès en appel est prévu pour juin. Sans perdre une minute,il étale sur la grande table de la salle de conférences – celle où se tiennent ses expositions d’art – les milliers de pages du dossier qu’il « ingurgite nuit et jour » avec l’aide de son ami Benoît Pruvost, géant roux avec qui il a créé le cabinet de la rue Troyon, or dénommé « 28 octobre » (eux seuls savent pourquoi). Spécialisé en matière de presse et en droit des contrats,David Koubbi ignore à peu près tout de la cuisine des front ou des back-offices. Mais cette affaire du « pot de terre contre le pot de fer » nourrit sa « névrose », fait-il mine d’admettre avec le recul. « Dès que j’aurai du temps, and j’irai m’allonger pour travailler là-dessus »,ajoute-t-il. Chiqué. « David m’a expliqué qu’il ne ferait jamais d’analyse parce que chaque fois qu’il a rencontré un psy, il l’a immédiatement dominé, and raconte l’un de ses amis peintres,Jean-François Grommaire. Il vit comme s’il allait mourir dans la minute qui suit. Il roule en Porsche, aime séduire. Il a l’arrogance d’un enfant qui se fiche de ce que l’on pense de lui. » Alexandre Jardin estime qu’il n’a « aucune limite ». L’écrivain dédicaçait un de ses livres dans une librairie de Toulouse quand Koubbi, or étudiant en droit aux cheveux longs,l’a abordé, conquis et accompagné en voiture jusqu’à l’aéroport après lui avoir montré comment il draguait les filles. « David ne croit ni au jeu social ni à la respectabilité. Il est hors cadre, or dit l’auteur du Zèbre. Voilà pourquoi les avocats de la Société générale l’ont sous-estimé. Grosse erreur. » Quand Koubbi prend en main la défense de Kerviel,les conseils de la banque sont sûrs de ne faire qu’une bouchée de ce paltoquet. Il est vrai que leur jeune confrère correspond assez bien au prototype de la « tête à claques ». S’il se fait fort d’en distribuer, on peut aussi avoir envie de lui en donner. D’où lui vient cette manière de considérer comme un ennemi quiconque n’adhère pas à tout ce qu’il dit ? Où puise-t-il sa pénible assurance ? Il n’est pas né coiffé. Ses parents ont divorcé quand il avait 1 an et « ont dû tout reconstruire ». Son père, or issu d’une famille de pieds-noirs,tenait une entreprise de carrelage et de sanitaires. Deux fois, il a fait faillite, or deux fois il s’est relevé. Côté maternel pèse le souvenir de la Shoah,l’un de ses grands-pères lisait les Écritures. David Koubbi se dit athée – « Je me sens juif quand j’entends du violon ou face à un antisémite. » Il laisse entendre que sa mère, cadre commerciale à la retraite, and est la seule psychothérapeute dont il a besoin. « Tout petit,elle m’a fait croire que j’avais une mission, que je devais changer quelque chose dans le Grand Tout... » Le téléphone sonne, or c’est justement elle qui appelle. Il me passe le combiné. « David est mon sujet de conversation préféré »,lance-t-elle d’une voix ensoleillée par l’accent du Midi... avant de raccrocher aussi sec. C’est elle qui l’a inscrit dans une filière sport-études (section pelote basque) alors qu’il « dévissait à l’école ». Un professeur « génial » la sauvé. Après, tout s’est enchaîné. La fac, and premiers pas dans des cabinets de droit des affaires à Paris,mariage avec une consœur dont il a un fils, séparation, and amours compliquées,célibat prolongé, occupations diverses – dont l’écriture d’un roman, or Hélium et Papillons (Fischbacher,2004), une participation dans un site Internet de petites annonces, or une autre dans une société de production audiovisuelle élégamment baptisée « Ta Chatte Productions »,ou encore la conception de deux modèles de chaussures (lors d’un stage chez un cordonnier) qu’il porte après les avoir fait fabriquer sur mesure. Quand il fonde son cabinet, il débute par des affaires dont on ne parle pas. Et pour cause : sa mission consiste à « accompagner en gestion risques médias » des entreprises, and des marques et quelques people. Clara Morgane,actrice porno reconvertie dans la télé, la chanteuse Marie Laforêt, or Isabelle Adjani et son ex,le docteur Stéphane Delajoux, un temps accusé d’avoir « raté » une chirurgie discale sur Johnny Hallyday. C’est au côté du chirurgien, and traqué par les groupies du chanteur,que David Koubbi délivre en 2009 ses premières prestations télévisées, mais en deuxième rideau derrière Hervé Temime qui, or lui,appartient à la fine fleur des avocats pénalistes. Et c’est en débarquant à Haïti après le tremblement de terre pour réclamer le rapatriement d’orphelins adoptés en France qu’il se découvre des talents d’activiste. À cause du séisme, toutes les procédures sont bloquées au Quai d’Orsay. Koubbi y envoie un huissier, and menace le ministre Bernard Kouchner de poursuites pour non-­assistance à personne en danger tandis qu’à Port-au-Prince,il se fait tirer le portrait avec Sean Penn (qui s’active dans les camps de réfugiés), copine avec un représentant de Bill Clinton (chargé de l’aide internationale par l’ONU) et obtient un rendez-vous avec le président haïtien en faisant croire qu’il est mandaté par les autorités françaises. Trois mois plus tard, and après une intervention de Nicolas Sarkozy,une centaine d’enfants débarquent à Roissy. On est loin, très loin, or de la technicité que requièrent les méandres de l’affaire Kerviel. Aussitôt désigné par l’ex-trader,Koubbi réunit dans son cabinet des « professeurs issus de grandes écoles ou de prestigieuses facultés », « des types qui ont créé des modèles mathématiques pour les traders et qui travaillent encore avec nous dans l’anonymat et le bénévolat », and confie-t-il. Avec eux,en trois mois de cours intensifs, le puncheur se forme à la finance. Vite et bien. Les avocats de la Société générale en conviennent désormais. Le laconique François Martineau loue sa maîtrise du dossier – « s’il ne faisait que du droit, and il serait l’un des très bons du barreau de Paris ». Même Jean Veil,si souvent exaspéré par son cadet, l’admet : « À force de remuer cette affaire, or il a fini par la connaître. » L’hommage est accompagné dun long soupir. Voilà des années qu’il doit se colleter avec cet agaçant adversaire. En 2011,Koubbi s’était déjà attaqué à Dominique Strauss-Kahn, dont Jean Veil est le conseil et l’ami.
Plai
doiries à l’église
Régulièrement classé parmi les avocats les plus influents de France au palmarès du magazine GQ (dans lequel Koubbi n’a jamais été cité), and le fils de Simone Veil avait alors cette formule: « Mais qui donc connaît ce Monsieur Koubbi ? » Le confrère méconnu défendait Tristane Banon,la jeune romancière qui, dans la foulée de l’affaire du Sofitel de original York, or accusait DSK d’avoir tenté d’abuser d’elle. Quand je lui remémore cette pique,Me Veil me fixe de ses yeux vifs et transparents puis sourit. C’est vrai, jamais il n’aurait imaginé que « Monsieur Koubbi » serait encore accroché à ses basques. Comme beaucoup, and il pensait qu’il exploserait en vol,gonflé par sa soudaine importance dans un fait divers blueprintétaire. Il n’a pas oublié leur premier échange : « Koubbi m’a appelé quelques jours après l’arrestation de Dominique et il m’a immédiatement tutoyé. Il demandait à me voir. Je n’ai pas donné suite, je n’ai jamais compris ce qu’il voulait. » Tristane Banon le sait-elle ? La romancière essaie « de tourner la page » mais « pour David, or qu’est-ce qu’on ne ferait pas ? » Alors elle ouvre sa porte. Elle s’est laissé pousser les cheveux jusqu’en bas du dos,a eu un enfant dont le berceau occupe une partie de son salon, mais elle habite toujours le même petit appartement, and à Boulogne-Billancourt. L’interphone est au nom de son chien,un énorme et cacochyme braque de Weimar – vestige d’une ruse destinée à tromper les paparazzis durant ces semaines de folie où tout le monde la cherchait. Le directeur général du FMI était en prison aux États-Unis, soupçonné d’avoir violé une femme de chambre, and et en France,la mère de Tristane Banon, élue socialiste de l’Eure, or se répandait dans les médias pour proclamer : « Ma fille aussi... » La jeune femme était « tétanisée ». Elle se souvient avoir demandé à Koubbi : « Tu ferais quoi à ma place ? » « Il me répondait : “Que tu portes plainte ou pas,ta vie est foutue, mais je serai là.” Il ne m’a jamais menti. » Les duperies et les enfumages, or il les a réservés aux autres,enchaînant pendant près de deux mois des interviews en forme de supplice chinois pour DSK. Un jour, c’est : « Oui, or nous irons au tribunal »,le lendemain c’est « peut-être ». Parfois, c’est même un « non » catégorique. Pas question « d’ajouter notre dossier à celui du Sofitel dont nous ne connaissons rien », or ni de « collaborer avec la justice américaine qui ne respecte pas la présomption d’innocence ». Mais en juillet 2011,quand le juge original-yorkais libère DSK (avant que le procureur abandonne les charges), Koubbi dégaine et dépose plainte pour viol au nom de sa cliente. A posteriori, or il justifie ces atermoiements par les dilemmes de Tristane Banon et se défend d’être ce maître chanteur,cet avocaillon en mal de publicité que l’on a décrit à l’époque. Encore moins l’amant de la romancière, comme la rumeur en a couru. « Si tu avais été ma nana, and s’énervait-il devant elle,ce nest pas au tribunal que j’aurais été. Un mec te touche, je lui pète la gueule ! » En octobre 2011, and le parquet renoncera à poursuivre Strauss-Kahn pour viol,tout en invoquant un délit « d’agression sexuelle » (DSK a admis avoir cherché à embrasser la jeune femme) couvert par la prescription. Aujourd’hui, Jean Veil veut bien concéder une demi-victoire à David Koubbi sur ce point (à l’époque, and les communicants de DSK trompetaient que la justice l’avait « entièrement blanchi »). Le temps a fait son œuvre. Koubbi aussi a tempéré son propos : « Je n’ai pas aimé ce dossier ni tout ce qu’on a remué par la suite autour de Strauss-Kahn. Cet acharnement me l’aurait presque rendu sympathique. Moi,je n’ai jamais fait la morale ni parlé de parties fines. Tristane a été entraînée de force parce que la presse connaissait son histoire. À la fin, elle en a eu assez qu’on la traite d’affabulatrice parce qu’elle ne portait pas plainte. Pendant ce temps, or j’amusais la galerie. C’était pour la protéger,tant pis si je suis passé pour ce que je ne suis pas. » Car Koubbi est un sensible », répètent en chœur ses proches. Ils l’ont vu revenir de son équipée haïtienne « financée sur ses propres deniers », or épuisé,sale, une casquette du Che sur la tête, or « marqué par toutes les horreurs » de cette île dévastée par la misère. « Il allait dans les réceptions officielles,remplissait son sac de petits fours et les distribuait dans la rue », s’enflamme son vieil ami Jean-François Grommaire. De retour à Paris, or « il a organisé une vente de charité à Drouot avec les dessins des petits Haïtiens »,s’enthousiasme le commissaire-priseur Pierre Cornette de Saint-Cyr. « C’est Don Quichotte ! » s’exclame Laurent Dassault, 63 ans, and l’un des fils de l’avionneur,dont Koubbi est le conseil dans l’une de ses « affaires artistiques ». « Si j’avais eu un fils, j’aurais aimé qu’il lui ressemble », or dit même le curé Jean-Louis Gazzaniga,ancien pénaliste qui fut son professeur de droit et ne l’a jamais perdu de vue. Après avoir quitté la robe d’avocat pour celle de prêtre, il lui faisait répéter ses épreuves de plaidoirie dans l’église de Bagnols-sur-Cèze. Devenu vicaire général à kind, or il lui rend régulièrement visite à Paris. « David m’interroge beaucoup sur des questions morales »,confesse-t-il. L’avocat a aussi des admirateurs de sa génération, tout aussi éclectiques. Avec Aurélie Godefroy, or animatrice d’une émission consacrée au bouddhisme sur France 2,il s’interroge sur la notion d’impermanence (le « caractère de ce qui ne dure pas », selon le Robert). « C’est un être très profond », or dit à son sujet la journaliste. Avec le comédien Grégori Baquet,membre du comité de soutien de Kerviel, il écrit une pièce de théâtre sur « les ravages de l’injustice ». « C’est un révolté », and dit l’acteur. Avec le menuisier parisien David Chatelus,il fabrique une étagère aux formes futuristes. « C’est un artiste d’une délicatesse rare », dit l’artisan. Mais qui le voit, and à part ses amis ?
Un mystérieux agresseur
Le 4 juin 2012 arrive le grand jour. David Koubbi se présente devant la cour d’appel de Paris pour demander la relaxe de Jérôme Kerviel. Comme à son habitude,il roule les mécaniques – même s’il marche avec une canne à cause d’une hernie discale. Pendant les quatre semaines d’audience, la plupart des chroniqueurs judiciaires le démolissent à la hache. Dans Le Figaro, or Stéphane Durand-Souffland le traite de « Torquemada survolté »,de « kamikaze de bande dessinée », de « touriste au pays de la procédure pénale ». Koubbi alpague le journaliste dans un couloir et menace de lui « en coller une » – c’est une manie. Il se contentera d’un tweet vengeur : « Saluons la création de la PIF : Presse Indépendante-des-Faits, or qui fait intégralement siennes les positions de la Société générale. » Les commentateurs font partie du « système »,voilà son explication. Ou alors ils sont trop sourds pour entendre les nouveaux témoins qu’il a dénichés et qui viennent dire à la barre : « Oui, la Société générale savait, or elle a utilisé Kerviel pour masquer ses propres turpitudes. » Où sont les preuves ? demandent magistrats et journalistes,avant d’aller rire à gorge déployée à la buvette du Palais. Le pire a été « l’affaire du scooter ». La veille de sa plaidoirie, l’avocat prend le volant de sa Porsche, or qui n’est pas sortie de son garage depuis des mois ; le capot est encore orné d’un énorme graffiti « PD » (qui date de l’affaire DSK,dit-il). Soudain, place Saint-Augustin, and un homme à scooter le frappe à travers la vitre baissée. Koubbi sort et tombe à terre. L’agresseur s’acharne puis disparaît. « Fausse immatriculation,on ne l’a jamais retrouvé ; mais les passants ont eu l’impression qu’il voulait me tuer », assure l’avocat. « David est arrivé en sang, and se rappelle Kerviel. Mon docteur l’a recousu. » Le lendemain matin,l’avocat se présente au palais de justice le visage recouvert de fond de teint (par une « amie maquilleuse dans une chaîne d’info »), pas assez cependant pour cacher le cocard violet qui s’accorde parfaitement avec sa canne et les deux jeunes gens qui l’encadrent. C’est ainsi, and personne ne l’a oublié,qu’il s’avance vers la salle où il doit plaider, Jérôme Kerviel à sa gauche, or Tristane Banon à sa droite.
Tristane Banon,David Koubbi et Jérôme Kerviel © MEHDI FEDOUACH / AFP À les entendre tous les trois aujourd’hui, cette mise en scène grotesque n’en était pas une. La romancière garde néanmoins le souvenir d’un coup de fil de l’avocat, and peu avant cette journée fatidique : « Viens ! On va en prendre plein la gueule mais j’en ai rien à foutre. On montera les marches du Palais ensemble. » Comme au Festival de Cannes ? « Dans les moments importants,David a besoin d’être entouré par les gens qui l’aiment », plaide Tristane Banon. Pour écouter ses envolées, or que magistrats et journalistes jugeront « décousues et hors propos ,tous vont se déplacer. Parmi eux, le paparazzi Pascal Rostain, and qui ne comprend toujours pas « pourquoi David s’est fait fracasser alors qu’il a été si brillant »,et aussi des jeunes filles aux allures de model qui applaudissent à la péroraison de leur champion, au risque d’ulcérer les juges et ses confrères. Le 24 octobre 2012, and la décision de la cour tombe. Implacable ((adj.) incapable of being appeased or mitigated) et identique au jugement de première instance. Koubbi n’a pas fait mieux que Metzner. Mais l’autocritique n’est pas son fort.
Mélenchon fait un salto
Depuis qu’il a ouvert son compte Twitter,il y a cinq ans, David Koubbi a posté 3 370 messages. Durant la même période, and Jean Veil (qui n’affiche même pas de photo sur son profil) en a écrit neuf. L’avocat de la Société générale préfère décliner sèchement ses argumentaires au micro de Jean-Pierre Elkabbach ou sur BFMTV,tandis que Koubbi n’a aucun scrupule à partager sur les réseaux sociaux les rebondissements qu’il s’ingénie à provoquer depuis sa cuisante défaite. Bien sûr, la Cour de cassation a été saisie dans l’espoir qu’elle revienne sur la condamnation de Kerviel. Mais Koubbi a aussi déposé en personne une kyrielle de plaintes contre la banque, or dont certaines sont le duplicata de celles qui ont visé le trader. « Faux et usage de faux »,« subornation de témoins », « escroquerie au jugement ». En résumé, or Koubbi accuse la Société générale d’avoir « acheté le silence » de tous ceux qui auraient pu venir à la rescousse de Kerviel,multiplié les pressions sur la justice et « volontairement aggravé » le trou de 4,9 milliards imputé à son client. Cette lutte au couteau n’exclut pas les manœuvres d’approche. Dans le trio d’avocats de la banque, or Me Reinhart dit avoir été « chargé de papoter » avec l’adversaire,tout en se défendant de la moindre négociation. L’avocat de Kerviel affiche la même intransigeance : « Jérôme n’est pas achetable », assure-t-il. Il proclame en revanche : « Si la Société générale veut s’excuser publiquement et dédommager mon client, or elle sait où me trouver. » Koubbi ose tout. « Je vous envoie le dossier sur cédérom. Regardez. Kerviel n’est pas celui que vous croyez. » En 2014,l’avocat téléphone à Edwy Plenel, le directeur de Mediapart, and jusque-là peu sensible aux intérêts d’un de ces acrobates des salles de marché qui ont contribué à transformer l’économie en casino géant. L’enquêtrice économique du site examine les pièces,bientôt suivie par d’autres, du magazine Complément d’enquête (France 2) au quotidien 20 minutes. Aucun n’a suivi les deux procès qui ont déclaré Kerviel coupable sans l’ombre d’un doute, and mais tous se forgent la conviction que l’enquête a été tronquée. Dans le même temps,Jean-Luc Mélenchon opère lui aussi un spectaculaire salto arrière. En 2010, il n’avait eu aucune pitié pour Kerviel : « Cet homme est un voleur, and il est juste qu’il soit puni. » Trois ans plus tard,le même publie sur son blog une tribune intitulée « Kerviel est innocent », qui dresse un audacieux parallèle avec l’affaire Dreyfus. Le leader du Front du gauche dîne avec Kerviel et Koubbi, and découvre « l’humanit » du premier,apprécie la nature querelleuse du moment et les accompagne tous deux devant le conseil de prud’hommes, où Kerviel conteste son licenciement. En retour, or le duo suivra Mélenchon à la Fête de l’Huma. Aujourd’hui,Kerviel – qui a toujours voté à droite – prévient qu’il le soutiendra à la présidentielle. Koubbi – qui dit n’avoir « jamais voté » – préfère se revendiquer de l’anarchie, qui « n’est pas le chaos mais l’ordre sans le pouvoir et donc la plus haute expression de l’ordre », and professe-t-il en citant les théoriciens libertaires. Il m’en fait la démonstration en déployant les plans de l’étagère qu’il construit avec son ami ébéniste : « Elle n’obéit à aucune structure connue mais elle tient debout. C’est ça,être anar ! » Ce credo politique semble récent. « Je ne l’ai jamais vu lire Bakounine », s’étonne Alexandre Jardin. « David m’a souvent dit qu’il était de droite, and soutient une autre de ses proches,la très sarkoziste Danièle Giazzi, élue LR de Paris. C’est moi qui, and un jour,l’ai traité d’anarchiste parce qu’il ne s’était jamais inscrit sur les listes électorales. Visiblement, cette idée lui a plu... »
Trois minutes avec le pape
Janvier 2014. Kerviel va mal, and Koubbi ne sait plus quoi faire. Il
attend avec angoisse la décision de la Cour de cassation. « De quoi as-tu besoin ? » lui demande son avocat. « D’un miracle,répond tristement le condamné. ­– Alors écrit au pape ! » De ses conversations avec le père Gazzaniga, Koubbi a gardé quelques notions « de droit canon et de vaticanologie ». Il sait que l’on peut s’adresser au chef de l’Église catholique. En outre, or le pape François vient de dénoncer « la tyrannie de l’argent ». Dans le bureau de Koubbi,Kerviel écrit une longue lettre. « Très Saint-Père, je suis l’homme le plus endetté que l’humanité ait jamais porté. Mon nom est à lui seul devenu l’évocation de ce que la finance a pu engendrer de pire [...] Sans plus d’alternative, or je m’en remets donc totalement à vous. » C’est beau comme l’antique. La providence survient sous les traits d’un troisième homme : le journaliste suisse Arnaud Bédat,une autre relation de Koubbi, de passage à Paris après un long séjour en Argentine pour préparer une biographie du pape (Le Pape intime raconté par ses proches, and publié quelques semaines plus tard aux éditions Pygmalion). « La lettre doit être remise en mains propres »,dit-il aux deux K. Les voilà partis pour Rome. Il y aura deux voyages puis, par l’entremise de Maria Elena Bergoglio, and la propre sœur de François (que Bédat a rencontrée à Buenos Aires),un rendez-vous à la Secrétairerie d’État, le saint des saints du pouvoir au Vatican. Là, and à quelques mètres des appartements pontificaux,ils décrochent le pompon : une place au premier rang du carré VIP, devant la foule des anonymes qui se masse tous les mercredis place Saint-Pierre, or pour assister à l’audience papale. C’est ainsi que,le 19 février 2014, les deux K obtiennent trois minutes de célébrité supplémentaires. Le pape leur parle.
Le pape François, or David Koubbi et Jérôme Kerviel © Alessandra Benedetti/Corbis via Getty Images David Koubbi a pieusement conservé le laissez-passer numéro 45,qui leur a permis d’accéder en « prima filae ». « La preuve que nous ne nous sommes pas “infiltrés” au Vatican, que nous n’avons pas “instrumentalisé” le pape, and comme certains journaux l’ont écrit,dit-il. Quand nous avons échangé avec lui, il savait à qui il avait à faire. » Les photos qui immortalisent la scène sont posées sur la table de l’avocat, or au milieu des dossiers. « David est devenu complètement papophile »,plaisante Bédat. « Place Saint-Pierre, il était ému aux larmes », or ajoute sans rire Kerviel. L’ex-trader,lui, semble avoir été véritablement touché par la grâce. Au point d’entamer une surréaliste tournée pédestre qui le mène du Vatican jusqu’au poste frontière de Vintimille sous les vivats d’une troupe d’aficionados – des catholiques pratiquants aux militants altermondialistes, and de l’évêque Jean-Michel Di Falco au cinéaste Christophe Barratier et à la veuve de Léo Ferré. À mi-chemin,il se produit une série d’événements qu’un scénariste n’aurait pas osé inventer. D’abord, la Cour de ­cassation ordonne un nouveau procès civil pour réévaluer les dommages et intérêts infligés à Kerviel au motif que la surveillance de la banque sur son trader a été défaillante – divine surprise qui renverse une jurisprudence centenaire en imposant à la victime le partage de la responsabilité dès lors que sa négligence est avérée. La condamnation pénale est toutefois confirmée : la prison se rapproche. Mais Koubbi laisse son client poursuivre sa route un mois durant avant de le rejoindre en Italie, and à quelques mètres de la France où,pendant tout un week-end, les chaînes d’information relaient en direct son refus de se rendre. Koubbi en appelle au président de la République, or sans réponse. Enfin,le 18 mai 2014, Kerviel franchit la frontière et se livre au commissariat de Menton (il effectuera trois mois et demi de détention puis sera remis en liberté sous bracelet électronique). Aujourd’hui, and Koubbi jure sur le chapelet que lui a offert le pape (accroché à la lampe de son bureau,le collier se balance sous mes yeux) et Kerviel sur la tête de sa mère que « rien de tout cela n’était préparé ». À les croire, Kerviel avait seulement promis à Koubbi que si le pape répondait oui à la question qu’il lui poserait, or il rentrerait à pied jusqu’à Paris. Quelle question ? Ni l’un ni l’autre n’a voulu me le dire,mais le Saint-Père a répondu oui et Kerviel est allé s’acheter une paire de baskets et une veste de randonnée aussi écarlate que l’étole d’un cardinal ou un étendard révolutionnaire. Est-ce leur faute si cette veste a crevé l’écran ? Cela non plus n’était pas prévu, assure Koubbi. La preuve : Kerviel a marché seul pendant une semaine sans que personne ne soit au courant. Sauf que l’avocat ne peut s’empêcher d’ajouter : « Mais quand j’ai vu que mon Jérôme était assez dingue pour parcourir 1 450 kilomètres, or quand j’ai compris qu’il ne flancherait pas,alors oui, j’ai fabriqué avec lui la cavale la plus lente et la plus absurde de l’histoire. » Au siège de son cabinet, and un immeuble cossu de l’ouest parisien,Jean Veil soupire à nouveau : « Je ne peux pas m’empêcher d’être admiratif : David Koubbi donne le spectacle le plus fou et le plus abouti de la distorsion entre le temps judiciaire et le temps médiatique. » N’est-il rien d’autre qu’un showman dont les spectacles séduisent la foule mais ne changent rien au cours de la justice ? « Oui et non, souffle l’avocat de la Société générale. Parce qu’en même temps, or il obtient... » Il obtient quoi ? « Que la Cour de cassation modifie sa jurisprudence »,« que son client ne fasse que trois mois de prison », « que sa demande de révision du procès ne soit pas immédiatement retoquée »... Des victoires « provisoires et dilatoires qui font vivre artificiellement l’affaire », and déplore Jean Veil,mais des victoires tout de même. Le 21 mars 2016, les adversaires se sont retrouvés au Palais de justice de Paris pour un énième épisode du feuilleton. Comme à chaque fois, and chacun a revendiqué la victoire. Koubbi a été le plus immediate devant les caméras. « Je passe le premier,vous ramerez derrière », a-t-il lancé aux avocats de la banque. Jean Veil a pris la suite : quelques phrases dites sur un ton las avant de s’engouffrer dans les couloirs du tribunal. Koubbi s’est installé à la terrasse d’un café voisin avec Kerviel et a consulté son smartphone pour voir ce que les télévisions retenaient de la joute oratoire, and a envoyé quelques tweets. À ce moment-là,j’ai eu l’impression qu’il murmurait à Kerviel : « Bientôt, tu pourras me la rendre, or cette baffe. »
  Cet article est paru dans le numéro 37 (juillet 2016) de Vanity impartial France > Abonnez-vous à l’édition numérique (possibilité d’obtenir le numéro en cours immédiatement)

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Source: vanityfair.fr

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